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Entrevue

Le festival Phénoména : la diversité au cœur de son ADN !

30 septembre 2022

« Inclassables, atypiques et avant-gardistes »: voilà comment la fondatrice et directrice générale et artistique D. Kimm décrit la centaine d’artistes qui participeront à la 11e édition du Festival Phénomena, qui se tiendra du 2 au 21 octobre. Si tu cherches un festival éclectique, qui sort des sentiers battus, tu seras assurément comblé.

Né des cendres du Festival Voix d’Amériques, Phénomena est un festival multidisciplinaire qui va dans de nombreuses directions. C’est donc dire que, peu importe tes goûts, il y a moyen de trouver quelque chose qui t’interpelle dans la programmation. Cabarets, performances, poésie, projections, expositions, théâtre, danse… Et souvent, c’est un peu de tout ça en même temps!

Pour D. Kimm : « S’il y a un bel éclectisme dans les formes d’arts explorées, il est surtout primordial que la diversité des artistes eux-mêmes soit au cœur de la programmation. Phénomena est connu pour son engagement envers les artistes de la diversité, qu’elle soit autochtone, multiculturelle, LGBTQ+ ou de personnes vivant avec un handicap ». Afin de l’aider dans cette démarche, elle a engagé, l’année dernière, l’artiste Claudia Chan Tak au poste de commissaire à la diversité.

« Je dis souvent que ma force, c’est mon réseau », nous explique la fondatrice de l’événement. « Tous ces artistes, ces collègues, ces directeurs et directrices artistiques avec qui j’échange régulièrement alimentent ma réflexion et me font découvrir de nouveaux artistes afin de développer un festival toujours en évolution et une programmation qui sait surprendre et faire découvrir. » Elle souligne d’ailleurs, avec fierté, que plus de la moitié des artistes font partie de la diversité, « qu’elle soit raciale, de genre, corporel ou de personnes ayant un handicap, car c’est aussi un des enjeux de notre société : la curiosité pour l’autre. »

Parmi les événements-phares du festival, cette onzième édition annonce le retour tant attendu de la Parade Phénoménale. L’événement extérieur, qui sert de coup d’envoi à la programmation, le dimanche 2 octobre, prendra d’assaut le boulevard Saint-Laurent sur un parcours d’un kilomètre, avant de se terminer à l’Entrepôt 77, situé sur l’avenue Van Horne.

Le public est d’ailleurs invité à se costumer et à participer au défilé dans l’un des six cortèges, avec des thématiques comme les fonds marins, l’esprit de la forêt, ou encore, « extravaganza ». « Nous travaillons avec Patsy Van Roost, la Fée urbaine fantastique qui organise des ateliers de création pour les groupes et les citoyens. Elle est vraiment l’âme de la Parade. » Sur Facebook, le groupe public « Parade Phénoménale » compte plus d’un millier de membres. Il est possible d’y trouver de l’inspiration pour son propre costume ou, simplement, constater à quel point certaines personnes sont prêtes et motivées à y participer.

Un autre incontournable du festival est le Cabaret de la langue de bois. Celui-ci existe depuis 2005, de l’époque du Festival des Voix d’Amériques. On y retrouvera des personnalités aussi disparates que la musicienne et actrice La Bronze, le chroniqueur Marc Cassivi et la drag queen Barbada. Le tout est animé par un Stéphane Crête qui promet d’être irrévérencieux, selon D. Kimm. « J’invite une dizaine de courageuses personnalités à monter sur scène pour parler d’un sujet de leur choix, de l’intime au politique. C’est toujours une soirée fascinante ».

Une autre nouveauté sera le Cabaret féministe pas gentil du tout, animé par Salomé Corbo. Il s’agit d’un projet auquel rêve D. Kimm depuis deux ans. « J’avais envie de faire entendre des voix fortes, je voulais présenter des femmes inspirantes, courageuses et libres. Et elles ont dit ouiiiiii! » De Calamine à Manon Massé, en passant par Manal Drissi et Louise Bombardier, ce cabaret compte effectivement sur une programmation remarquable. « Honnêtement je capote, je sens que ça va être une soirée magique. C’est le spectacle dont les billets s’envolent le plus rapidement. Alors, n’attendez pas trop! »

D. Kimm est impliquée dans le festival, et ce, à tous les niveaux. « C’est vrai qu’en ce moment je fais le job de 4 personnes », avoue-t-elle. « Mais je ne me plains pas, j’aime ce que je fais, je sens que Phénomena répond vraiment à un besoin. Et je suis magnifiquement épaulée par ma collègue Anne Bocher qui elle aussi comble les tâches de plusieurs personnes. »

« J’ai le sentiment de faire partie d’une communauté qui me respecte et apprécie ce que nous réalisons », conclut-elle.

Si la diversité vous interpelle, ou encore mieux, si elle est un mode de vie pour toi, le festival Phénoména est un événement à ne pas manquer !

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