J'aime le BleuBleu

À l’année un, j’y suis allée en autobus (avec un « s » prononcé). Autobus de mon appartement au métro, jusqu’à Berri-UQUAM, puis gare de Berri, gare de Ste-Foy, terminus de Rimouski et Terminus de Carleton-Sur-Mer. Quatorze heures de transports en commun. Ma première fois dans cette région de la Baie-des-chaleurs et je me souviens de mon état ébahi quand la mer est apparue. Un wow interne qui ne s’oublie pas. En débarquant, l’équipe était déjà affairée. En fait, elle courrait littéralement : sur l’adrénaline d’une première édition avec l’envie que ça fonctionne, l’énergie naïve et l’insouciance des débuts. La fierté aussi. C’est normal et même recommandé. J’avais rapatrié un petit groupe de médias qui avait accepté d’être défricheurs. L’amour de la musique ça mène loin, parfois à quatorze heures de route. Le slogan était « Carleton zéro stress ». Entre les spectacles, il y avait la plage, les fruits de mer et les voiliers. Il y avait quelque chose d’enchanteur et excitant à ériger (et allumer) des feux de grève en suivant les marées.

Durant le spectacle de la St-Jean-Baptiste, mené par, entre autres, Alaclair Ensemble et Canailles, je me suis dit « Elles ont réussi à monter à quelque chose d’exceptionnel! ». Pour moi, l’aura mystérieuse qui plane autour du BleuBleu est extrêmement tangible. Il rallie découvertes, inventivité, modernité et culture. La programmation est réfléchie avec soin et dans le respect, les lieux sont toujours novateurs, il y a un réel effort de réflexion autour de l’inclusion mais également autour de la sécurité des festivaliers. C’est l’esprit d’unicité, entre mer et montagnes, qui rend ce festival aussi percutant.

Il vibre haut et il vibre beau. J’aime le BleuBleu