Dans le rétroviseur du Mixbus: Festivaler au BleuBleu
Je n’ai pas besoin de beaucoup de persuasion pour me convaincre de faire un road trip jusqu’en Gaspésie et encore moins quand on me dit «Viens-tu au BleuBleu cette année »? Depuis la première édition du festival en 2019, je suis complètement séduite par l’événement (le charme de Carleton-sur-Mer en rajoute une couche).
Depuis maintenant quatre ans, le BleuBleu invite les mélomanes à se rassembler le temps du weekend de la Saint-Jean-Baptiste autour d’une programmation audacieuse et unique. Du 24 au 26 juin 2022, on pouvait voir autant Jerusalem in my heart, Lost, Emilie Khan que Micmac Drive. L’équipe du festival met un soin tout particulier à présenter des éditions paritaires et représentatives de la société québécoise dans toute sa splendeur. Quoi de mieux pour célébrer notre fête nationale et faire changement du feu de joie en écoutant des covers de Garou.
C’est donc sans plus d’arguments que j’ai pris la route direction Baie-des-Chaleurs à bord du Mixbus. Nous sommes arrivés avec Jacob au lendemain du brouhaha du 24 où on avait malheureusement manqué le fameux souper de moules & frites à la marina. C’est une tradition pour le BleuBleu et ça ne peut pas plus mettre la table aux festivités gaspésiennes. Il paraît qu’après tous ces coquillages ingurgités, Pierre Kwenders a émoustillé la foule avant qu’elle se fasse frapper par le mur de son de Gros Mené. On se demandait bien ce qu’on pourrait vivre de plus fort, mais on n’avait encore rien vu.
Le samedi nous réservait Hubert Lenoir au sommet de sa gloire, spectacle que nous avons écourté pour ne pas manquer Sun (découverte musicale de l’année je vous le dis) et Planet Giza aux abords du Umi Yama. Il y a un sentiment particulièrement jouissif de voir le mélange entre restaurant de sushis et hip-hop urbain dans une ville comme Carleton. On sait tout de suite que ça n’arrive pas à tous les jours en dehors d’un cadre comme le BleuBleu. Les poissons du barachois devaient être aussi surpris de toute l’agitation. On ne s'excuse même pas.
Nous avons été attaqués par une éclosion d’éphémères (vous savez les petits insectes volants) vers la fin de la soirée (oui, oui, vous avez bien lu) ce qui nous a repoussé à l’intérieur du restaurant pour l’after-party Shift Radio. Le barachois a gagné, mais ça ne nous a pas arrêté de danser sur les beats de Pascale Project et distraction4ever.
Puis là au lendemain, je vis une totale surprise en découvrant que le dimanche est tout aussi fourni que la veille en activités et spectacles. C’est rare les festivals qui se clôt dans la nuit dominicale, alleluia! Mais avant de repartir sur la go, BleuBleu a pensé à nos estomacs avec un pique-nique rassembleur au sommet du Mont Saint-Joseph. Quand la vue est belle, la vie est belle! Ça nous fait découvrir Carleton-sur-Mer sous un autre angle et on salue les voisins Nouveaux-Brunswickois de l’autre côté de la Baie. C’est là que le nom du festival prend tout son sens, mon esprit qui vagabonde entre le bleu de la mer et celui du ciel.
Ça donne le goût de se baigner et ça tombe parfaitement bien pour le concert de Le Ren à la Cabane-à-Eudore. Après 4 années de festival, je n’y étais encore jamais allée parce que sincèrement je ne comprenais pas où elle se situait dans la ville. Eudore n’était pas là pour me diriger, mais j’avais la chance d’être accompagnée de membres du festival comme Safia Nolin et Pizzaguettis la Golden Retriever la plus cute de l’univers.
La cabane se révèle toute simple sur une pointe de sable. On se laisse bercer par la musique entre deux saucettes d’eau revigorante. Une chose qui me marque du BleuBleu, c’est que ça sent toujours bon partout. Si ce n’est pas l’air salin, ça sent les fleurs. Que veux-tu de plus comme expérience olfactive, visuelle, auditive et tactile (si mettons on prend en considération l’eau frette qui te transperce la peau).
J’en profite pour jaser avec Safia du festival et elle parle de son implication entre autres au comité VertVert pour que l’événement soit éco-responsable. Ça passe par toutes sortes de détails aux pochettes à mégots pour les fumeurs consciencieux à la simple sensibilisation des festivaliers à repartir avec leur déchet. C’est ce qui permet de conserver Carleton-sur-Mer aussi magnifique que possible et ses espaces protégés intacts. La plage m’a donné chaud et tout le petit groupe qui s’est formé sur le sable se dépêche de ramasser leur affaire : «Ariane Roy est au Naufrageur!» Yes, direction la microbrasserie.
La chaleur plombe et pour remédier à la situation je commande La Doris, la bière officielle du Bleubleu brassée par la place. L’étiquette de Djibril Morissette-Phan et Mélissa Desjardins est si belle que je l’ai conservée en souvenir telle une future retraitée qui a vendu son âme au scrapbooking. Ariane Roy se démène sur la petite scène de fortune bâtie sur l’immense terrasse du Naufrageur. On est plusieurs à se regarder et se dire comment elle est don parfaite. Le moment est magique.
Puis arrive le concert que j’attendais avec impatience, celui d’une autre perfection québécoise, une légende, MARJO! Elle est magnifique, vivante, vibrante. On dirait un ange de rock et d’amour qu’on souhaite que la gravité fait rester sur terre. Le spectacle se donne au nouveau quai de Carleton et rapidement nous sommes entourés de bateaux. Je pousse sûrement la note trop loin, mais j’ai un feeling Ibiza (ça doit être le coucher de soleil marin qui m’emporte).
On est sur un high qu’on ne veut pas voir descendre, donc on laisse notre sort entre les mains de Mike Shabb pour la suite. Sous le chapiteau à la plage, des centaines de jeunes s’entassent pour moshpiter et chanter à tue-tête. On laisse le fun aux autres parce qu’on apprend que Totalement Sublime présente un concert avec projections à l’arena. Le système de navette gratuite du festival tombe à pic et on attrape un mini-bus électrique en quelques minutes vers le centre de la ville. Dans l’arena, on retrouve des matelas d’écoles, ces tapis épais sur lesquels on faisait de la gymnastique. Nostalgie onlock le temps de s’y coucher et de se laisser porter par les notes aériennes du groupe.
Pour faire perdurer le festival le plus longtemps possible, on rejoint la masse abreuvée de musique autour d’un feu sur la plage. Tranquillement, les festivaliers partent se coucher jusqu’à ce qu’il ne reste que quelques braises de tout ce qu’on a vécu pendant ces trois jours.
Ça y est, j’ai le BluesBlues de BleuBleu.
On se voit en 2023!
POUR AUGMENTER TON EXPÉRIENCE
À MANGER
- Profiter de la vue de la terrasse du Umi Yama pour déguster des sushis aux poissons locaux;
- Se gâter un restaurant gastronomique au Marin d’eau douce (je vous conseille le saumon à l’amérindienne! J’en salive encore! );
- Visiter le Vraquier, une épicerie en vrac avec un comptoir de prêt-à-manger végétarien ou vegan complètement décadent. Ne passez pas à côté des amandes enrobées de chocolat blanc au Matcha!
À BOIRE
- Découvrir la sélection de bières de la microbrasserie du Naufrageur;
- Jaser sur la terrasse de la Brûlerie du Quai en sirotant un latte au lait d'avoine. S’il pleut vous pourrez vous balancer à l’intérieur!
À FAIRE
- Passer sa journée à la plage et terminer en 5@7 autour d’un feu
- Dormir au Camping du phare pour se réveiller auprès du Barachois
- Prendre une petite marche au sommet du Mont Saint-Joseph et admirer la Baie des chaleurs