Dans le rétroviseur du Mixbus: Festivaler à MOSAÏQUE Laval
Un événement à l’échelle humaine, mais avec une programmation internationale grandiose? C’est le festival MOSAÏQUE Laval qui est le plus petit grand festival auquel j’ai assisté! Avec le Mixbus, on avait la chance d’être la scène principale pour 4 jours de spectacles bien éclatés, donc nous sommes arrivés dès le jeudi pour vivre l’expérience de A à Z.
Les festivités ont lieu au cœur de Saint-François, un quartier de l’est de Laval entouré de champs et bordé de la rivière des Prairies. L’ambiance est super familiale et on s’y sent comme dans un petit village. Le choix de lieu résonne bien avec l’esprit d’ouverture et d’inclusion que le festival veut mettre de l’avant. J’apprécie particulièrement comment le site est baigné de couleurs par son mobilier pastel ou la magnifique arche qui invite les mélomanes à venir festivaler.
Comme son nom l’évoque, MOSAÏQUE célèbre la diversité! Ça se transpose par une programmation pluridisciplinaire riche et variée qui attire rapidement une foule aux mêmes qualités. Le jeudi commence en grand avec la multi-instrumentiste brésilienne Laura Klaus et ses acolytes. Pour celle qui a joué dans de grands rassemblements en Suisse, en Allemagne ou en Amérique latine, on se sent privilégié de pouvoir se déhancher sur sa musique ici-même à Laval. Toute de jaune vêtue, elle se démène sur sa batterie et chasse du même coup les nuages gris qui menacent la soirée. C’est un rayon de soleil avec des baguettes de drum! L’action se poursuit au sol pour un trio de danseurs envoûtant. Danza descalza déploient leur mouvement poétique sous un épais tissu rouge qui sert tantôt de robes, tantôt de château, tantôt de tout ce que tu peux imaginer! Arrive alors le band qui deviendra mon coup de cœur ultime de tous les temps : Ghetto Kumbé un trio de musiciens originaires de la côte caraïbes colombienne. Je regarde rapidement sur internet pour connaître leur style de musique et je lis « Rumba digitale et consciente ». Je ne m’attendais pas à ce que ça fouette autant! Leur spectacle consiste à une forme d’ensorcellement chamanique aux black lights. Je capote de voir un groupe de se calibre, gratuitement et parmi une foule assez confortable pour que je puisse danser à mon aise. C’est réellement mon coup de cœur musical de l’été que j’écoute en boucle depuis (mes playlists sont dorénavant assez prévisibles merci). Le ton est lancé pour MOSAÏQUE, ça devient mon rendez-vous de découvertes musicales par excellence!
On se rassemble de nouveau le vendredi avec le cœur à la fête. L’espace CISM est animé par Dj Slakzee qui nous met rapidement dans le parfait mood estival. J’attends avec impatience le spectacle de Laura Niquay, artiste atikamekw que j’affectionne particulièrement. Sa voix unique m’émeut chaque fois comme sa manière de parler de sa musique. Arrive ensuite la troupe de danse hip hop Ör Pür dont ses minis danseurs de moins de 10 ans trop méga cute et talentueux. Adultes comme plus jeunes mènent une petite compétition pour show off leur skills (et nous faire réaliser qu’un petit de 6 ans danse un million de fois mieux que nous). La soirée se termine avec un spectacle rassembleur de Waahli qu’on a bien connu par Nomadic Massive (je vous l’ai dit, MOSAÏQUE c’est du gros calibre!). Il fait doubler la foule de son fanbase bien fidèle et dès les premières notes, une dizaine d’enfants courent danser devant la scène. Mon cœur fond de voir une foule aussi belle et de tous horizons!
Le samedi s’ouvre avec le Marché éphémère qui met en vedette dix entreprises de la région. Il y a de tout, des tartinades à la morue au diffuseur d’huile essentiel. J’y achète beaucoup trop de savons artisanaux avant de visiter l’exposition Ouvrir les yeux sur le racisme de l’organisme SCAMA. Je me sensibilise tout en répandant des effluves de lavande dernière moi. Un peu plus loin sur le site, des bouts de choux sont assis bien attentifs pour le spectacle du Théâtre Motus. Le lendemain, Prensip Minokan les fera danser comme des fleurs au vent créant un petit champ vivant (jamais rien de plus mignon).
Le weekend est aussi l’occasion d’inaugurer la scène de la Fabrique culturelle qui accueillera la nombreuse formation Rara Soley (qui est composé entre autres de Ronald Nazaine, tambourineur de père en fils) et un peu plus tard la gracieuse congolaise Naxx Bitota. De notre côté sur la scène Mixbus, je suis en extase parce qu’on reçoit le gagnant ADISQ Ramon Chicharron et le gagnant Polaris Pierre Kwenders (j’aurais pu vous nommé bien d’autres distinctions, ça pleut les trophées pour ces deux-là)! L’organisation avait leur petite idée en tête de créer une soirée sensuellement calliente pour ce duo de spectacles bien dansants. Entre les deux, on change de culture pour la troupe Veils of Bollywood. Medellin, Mumbai à Kinshasa… C’est un voyage musical en première classe!
Pour le dimanche, Jacob et moi avons déjà le « motton » des dernières journées. C’est l’occasion d’en profiter au maximum avant de patienter jusqu’à l’année prochaine. Mais là, c’est le drame qui pointe son bout de nez. Pendant le spectacle de Dakka Dembélé, on sent l’air devenir électrique. Des énormes nuages NOIRS arrivent à toute vitesse. On reçoit des alertes d’orages violents et de grêle sur nos cellulaires. Le site est attaqué de plein fouet par la pluie la foule se disperse en un éclair (vois-tu mon taquin jeu de mot? Héhé). Malgré tout, l’organisation reste drôlement joyeuse ce qui traduit bien la dose d’énergie positive qu’aura amené les derniers jours de MOSAÏQUE. J’ai le même sentiment de plénitude qui fait tant de bien.
Je repars sur la route avec toute la gratitude qu’un événement comme MOSAÏQUE Laval existe afin de nous rassembler et faire ressortir le plus beau de l’humain!
À manger :
- Déjeuner au restaurant Place St-François qui je vous le jure reste encore ma meilleure expérience de service à la table de ma vie! J’ai eu le droit à une assiette pleine d’amour pour les prix d’il y a 5 ans.
- Se gâter solide avec une crème glacée décadente dans un cornet en churros au foodtruck de Papi Churros. Quelle invention digne des cieux! Bénis soit Papi Churros et toute ta descendance!
- Attaquer une poutine au griot avec pikliz de l’Atelier Duo des Chef dont vous vous rappellerez longtemps. Végétariens s’abstenir!
À boire :
- Essayer la gamme de bières de la microbrasserie Les Insulaires. Un des maîtres brasseurs est Nicholas Lavoie que je considère parmi les bests de la province.
- Siroter un flotteur à la crèmerie au nom le plus funky du Québec : Banane Royale Arc-En-Ciel!
À faire :
- Se rafraîchir à la piscine municipale à deux pas du festival pour combattre l’intensité d’août comme il se doit.
- Explorer les rives de la rivière des Prairies et la vue de Montréal comme on la voit rarement!